
Hinatea Colombani, ambassadrice de l’âme polynésienne
Danseuse, artisane du tapa et gardienne des savoirs ancestraux, Hinatea Colombani incarne avec grâce et conviction les valeurs de la Polynésie. Ambassadrice de la compagnie Air Tahiti Nui, elle porte haut les couleurs de son fenua à travers le monde, entre tradition vivante et création contemporaine. Elle vient de participer à la Biennale Révélations au Grand Palais à Paris avec plusieurs œuvres en tapa exposées parmi les plus grands noms de l’artisanat d’art mondial.
Parole à Hinatea Colombani :
Peux-tu te présenter et résumer ton parcours humain et professionnel ?
« Je suis Hinatea Colombani, artiste, danseuse, oratrice et artisane du tapa. Née et élevée à Tahiti, j’ai grandi au contact des savoirs ancestraux et de l’amour pour nos traditions et nos îles transmis par mes grands-parents. Mon parcours est profondément enraciné dans la culture polynésienne : ‘ori Tahiti, musique, mythes fondateurs et surtout la fabrication du tapa, cet art sacré perdu durant des décennies que nous avons remis en valeur dans les îles de la société. Avec mon compagnon Moeava Meder, nous avons cofondé le Centre Culturel ‘Arioi pour transmettre, créer et faire vivre cette culture au quotidien, en Polynésie et au-delà. Aujourd’hui, nous construisons des ponts entre tradition et art contemporain, entre terre et mémoire. »

Quelle est ton actualité ?
« Nous venons de participer à la Biennale Révélations au Grand Palais à Paris, avec plusieurs œuvres en tapa exposées parmi les plus grands noms de l’artisanat d’art mondial. C’était un moment fort. Je ressens beaucoup de gratitude de voir nos racines respectées, valorisées. Ce que je fais aujourd’hui, ce n’est pas juste un métier, c’est un engagement vivant. Je me sens à ma place quand je vois qu’une œuvre ou un geste culturel touche profondément quelqu’un, réveille une mémoire ou inspire un jeune. »
Quels sont tes projets pour le reste de l’année 2025 ?
« Nous serons souvent en déplacement à l’étranger afin de valoriser danse et tapa. Nous allons prochainement lancer le projet « Tapa revival : Ancestral Futures from Tahiti »*, avec la création d’un sanctuaire pour cultiver le aute (le mûrier à papier), transmettre les gestes, former des jeunes, et tisser un avenir durable autour de cet art. Nous avons aussi d’autres expositions et performances de prévues dans le cadre du tapa à l’étranger ainsi que des ateliers de ´Ori Tahiti et des conférences sur la culture polynésienne. Et surtout, un grand chantier de déménagement : nous allons reconstruire notre lieu de vie et de création à partir de juillet. »

Que représente pour toi ton rôle d’ambassadrice de la compagnie Air Tahiti Nui ?
« C’est une grande fierté. Air Tahiti Nui est bien plus qu’une compagnie aérienne : c’est un lien vivant entre les peuples et les cultures, un symbole d’enracinement et d’ouverture. En tant qu’ambassadrice, je me sens responsable de porter une image sincère de notre culture, à travers l’excellence, l’humilité et l’âme. Chaque fois que je monte à bord, j’ai le sentiment de voyager avec notre Fenua dans le cœur. »
Ton île préférée en Polynésie et pourquoi ? Un dernier mot ?
« Impossible de choisir…mais je dirais Huahine. La douceur, son rythme authentique et la sincérité des habitants. C’est une île-mère, comme une étreinte. Elle me rappelle mes ancêtres et que la beauté est dans le silence, la terre, les gestes simples. Fa‘aitoito à tous ceux qui rêvent avec le cœur. La culture est vivante, elle est en nous et elle est notre plus belle offrande à nos ancêtres et au monde aujourd’hui. »