Denis Gromaire continue sa quête des -110 mètres
12 mai 2024. Denis Grosmaire vient de passer de longues semaines à s’entraîner cette fois chez lui à Moorea. Alors que toutes les conditions étaient réunies, le vent s’est levé rendant impossible sa nouvelle tentative de record à -110 mètres de profondeur. Denis ne renonce pas à sa quête pour autant, il continue en parallèle à promouvoir la cause des requins à travers son association ‘Tore tore’. Interview.
Parole à Denis Grosmaire :
Quelle est ton actualité sportive ?
« Je viens de passer deux mois à Moorea pour m’entraîner à fond, à la profondeur bien sûr mais aussi à travers une grosse préparation physique avec beaucoup de sport, beaucoup de montagne, de work-out, avec Jody mon grand frère qui est professeur de sport. Je ne m’étais jamais entrainé autant à Moorea, les conditions au début étaient géniales, j’ai fait des profondeurs jusqu’à 90 mètres avec des statiques. Je devais faire 100 mètres et puis continuer pour tenter 110 mètres sauf que les conditions sont devenues moyennes. Dommage, car j’avais une super progression, le cardio, le mental, le physique étaient au top, cela me faisait trop plaisir de plonger à Moorea vers la passe de Haapiti. Je ne m’étais jamais entrainé à la maison, cela m’a fait un plaisir inimaginable avec un mental comme jamais j’en ai eu sur les grosses plongées. On a d’abord eu un souci avec le vent, on a changé de spot mais là il y a eu un courant sous-marin qui décalait la ligne, c’était bien sûr impossible de plonger dans ces conditions. J’ai dû donc rentrer sur Tikehau. J’ai été quand même pas mal déçu de ne pas avoir pu faire mon record alors que les conditions semblaient réunies. »
Quels sont tes projets dans les mois à venir ?
« J’ai en projet soit de retenter le record à Moorea soit de partir pour les Philippines pour tenter le 110 ou le 115 là-bas, on verra bien. Je sais que je vais arriver avec du décalage horaire, cela va me faire perdre une semaine ou deux mais ce n’est pas grave. Ensuite, je repartirai peut-être, je ne sais pas encore où. Ensuite, je reviendrai pour le 1er octobre pour la réouverture du Tikehau Pearl Beach avec qui je travaille. Je ne lâche pas l’affaire au niveau sportif, il faut que je maintienne ce que j’ai pu faire à Moorea. A Moorea, je m’entrainais avec Patea mon binôme et Marie qui venait de temps en temps, cela m’a fait plaisir de les voir progresser, il a fait 45m, elle a fait 43m. Je les ai bien formés à la profondeur, c’était nouveau pour eux. Ils n’avaient jamais fait des ateliers sur 90 mètres. J’ai discuté aussi avec Rahiti Buchin, le président de la fédération des sports subaquatiques, pour voir s’il y a ou pas une inscription possible aux championnats du monde. Bon après, je ne bosse pas depuis un an, mes économies se vident, je n’ai pas de sponsors à part Air Tahiti Nui, je finance tout sur fonds propres. »
Quels sont les projets de ton association sur les requins « Tore Tore » ?
« On a fait une demande de subvention, principalement pour faire de la pédagogie, on a aussi des projets scientifiques, on bosse sur un gros projet de film sur les requins avec un réalisateur qui est à Los Angeles, il est en train de démarcher toutes les grandes plate-formes, le projet est ficelé, on doit juste sensibiliser les financeurs pour pouvoir le tourner. Il y a trois semaines de tournage, on aimerait le proposer à Nefltix et compagnie. Au niveau des demandes de subvention, on attend les décisions, que cela soit la Diren, le Ministère de la culture, on a un gros projet de dessin animé qui coûte cinq millions qui s’appelle « Ruruki et les gardiens de l’Océan », un petit dessin animé de type Vaiana mais qui dure cinq minutes pour bien ancrer et rappeler notre merveilleux héritage, les requins laissés par nos ancêtres qui sont très importants dans notre culture, dans notre économie touristique et bien sûr dans l’océan. On a des projets de kit pédagogique, le kit Ruruki, c’est un peu comme Vikura la petite peluche, on aimerait que cela devienne un peu comme ça pour le requin. On fait toujours nos interventions dans les écoles. »
Un dernier mot, un remerciement ?
« J’en ai encore sous la pédale alors je vais essayer de tout donner, de continuer sur la lancée de mon entrainement à Moorea où le mood était exceptionnel. C’est tellement différent de s’entrainer à la maison. J’aurais tellement voulu faire mon 100 mètres mais voilà, cela ne s’est pas fait, je continue à avancer. »