La Tahiti Pearl Regatta prend un bon départ
Du soleil et un vent bien établi : les 43 voiliers engagés dans la Tahiti Pearl Regatta ont profité de conditions idéales pour entamer la 18e édition ce jeudi. Après cette première journée de régate, EFTM (Monocoques Division 1), Diabolic (Monocoques Division 2), O’Sea Mahana Nacra 15 (Multi Voiles légères), Viper Va’a (Pirogues à voile) et Nikaia (Cruising) ont pris la tête du classement général de leurs divisions respectives.
La Tahiti Pearl Regatta a débuté jeudi matin à 9h, sous environ 15 nœuds de vent sud-sud-est. Au menu du jour : une “banane” de 4,8 NM (8,9km) pour la mise en bouche et un parcours “côtier” de 23,5 NM (43,5 km), le long de l’île de Raiatea, en plat de résistance.
La première course, réservée aux bateaux inscrits en Racing, est à la fois courte et technique : un départ face au vent, suivi de deux tours sur un circuit délimité par des bouées dans le lagon. Pour espérer prendre la tête du classement, les concurrents doivent faire preuve de concentration et de rapidité pour enchaîner les manœuvres, tout en surveillant le reste de la flotte, particulièrement resserrée sur ce type de parcours. A ce jeu de stratèges, ce sont les équipages de EFTM (Division 1) et Diabolic (Division 2) qui ont su tirer la quintessence de leurs bateaux et s’imposer en tête du classement de leurs catégories chez les monocoques. En multi voiles légères, les jeunes Ewen Triponel et Amandine Jacobe, de Haut de Sigy, signent une très belle performance avec leur Nacra 15 O’sea Mahana, en s’imposant devant plusieurs concurrents aguerris.
Après cette entrée en matière, l’ensemble des 43 voiliers engagés se sont élancés pour la deuxième étape, partant au près du sud-ouest de Taha’a pour rejoindre la passe Teavapiti à Raiatea. Peu de temps après le départ, la team 66-Nemera, a été contrainte d’abandonner la course en raison d’une avarie, suivie de peu par les deux jeunes du Marianne TSP Sail Tahiti CBRH, victime d’un démâtage. Rien n’est perdu pour Ariane Allouch et Margot Baudry, puisque le classement final ne retient que les cinq meilleurs courses sur les 6 effectuées. Elles ont en revanche utilisé leur seul joker dès la première journée. Dans la catégorie cruising, le Trio de Thons, un bateau local skippé par Paul Zavaterro, et North-South, un Sunsail loué par un équipage anglais, ont également déclaré forfait.
Aucune autre avarie n’a été déplorée sur le reste de la course, marquée par une jolie remontée sous spis colorés de la passe Iriru, à l’est de Raiatea, jusqu’au grand banc central au nord de l’île. Les bateaux ont enchaîné avec quelques milles de navigation au près pour contourner Taha’a par le sud avant de boucler le parcours par une dernière ligne droite jusqu’au motu Mahaea.
EFTM termine la deuxième étape une nouvelle fois en tête de la mono division 1. Les hommes de Benoît Parnaudeau confirment leur leadership au classement général provisoire après deux courses, devant Hoe Hoe et Tei Tei. En mono division 2, Diabolic, leader également sur la course 2, grimpe en haut du classement, avec Windfall et Team Polo Renegats dans son sillage. En multi voiles légères, les jeunes de O Sea Mahana Nacraz 15 confirment l’essai, devant deux autres Nacra, O’Sea Sailing Team, et YCT Faahe’e Matai. Du côté des pirogues à voiles, Viper Va’a s’impose devant Schweppes Va’a Ta’ie et Team Tane Socredo. Enfin, en cruising, Nikaia, Black Lion et Seabird trustent le podium provisoire.
Après une soirée de relâche au mouillage et une nuit de repos bien méritée, les 175 régatiers enchaînent ce vendredi avec deux nouvelles étapes : une banane dans la baie de Haamene et un parcours inédit, un “tour de passe-passe” qui promet de belles sensations aux coureurs.
Benoît Parnaudeau, EFTM :
Question : Vous avez terminé en tête de la banane ce matin, un parcours pas forcément évident pour un Class40. Comment est ce que vous vous êtes préparés avant la course ?
"On s’entraîne depuis 6 mois, on fait les régates du dimanche au Yacht Club d’Arue et on est arrivé dimanche, on s’est entraînés sur le plan d’eau deux jours pour faire de la cohésion d’équipage, on a été repérer les lieux avant de régater donc on était bien, on était chauds. A priori, les écarts ne sont pas très importants, mais on est contents d’être en tête. On a un bel équipage."
Vous n’avez pas rencontré de problèmes pendant vos manœuvres ce matin, le matériel tient la route ?
"On avait cassé le bout-dehors mardi soir, on a fait une réparation le mercredi matin, et donc là on l’a remis hier soir, et quand on a envoyé le spi, tout s’est bien passé."
Tu as changé tout ton haubanage avec un procédé innovant, qui a inspiré le nom de ton bateau, expliques-nous de quoi il s’agit ?
"C’est un nouveau procédé en enroulement filamentaire dynemma, qui remplace les câbles en inox. C’est bon pour la planète, ça fait gagner du poids et ça dure plus longtemps."
Après deux courses, est ce que tu constates des changements de performances sur ton bateau avec cette nouvelle installation ?
"Oui, le bateau fonctionne vraiment mieux, on a gagné un petit peu en raideur, mais surtout en tangage. Le fait de gagner du poids dans les hauts, le bateau tangue beaucoup moins, il passe mieux dans la mer. C’est hyper positif. En plus, la chance qu’on a, c’est que c’est pas taxé, au niveau du rating, puisque c’est du nouveau matériel, ils avaient pas prévu le truc (rires)."
La TPR a changé de format depuis l’année dernière, avec moins de navigation en haute mer et plus de passes d’armes en lagon et dans les passes. Est ce que ce sont des parcours intéressants pour vous ?
"Aujourd’hui, c’était vraiment super sympa, il y avait du jeu tout le temps, avec 12-15 nœuds de vent, c’est quand même parfait, c’est facile. Je pense que demain, si le vent ne mollit pas, ça va être pareil. En revanche, si il y a moins de 10 nœuds de vent, ça va faire un parcours un peu long pour la deuxième. Mais dans les conditions d’aujourd’hui, on s’éclate, notamment avec les speedfeets qui sont vraiment différents , on a joué avec eux, et puis cerise sur le gâteau, on arrive devant, donc on peut être que contents.
Crédits photo : Bertrand Duquenne Photography